Posters présentées lors des 28e rencontres de l’AFAV, Narbonne 2013

AUNAY Céline, « Une forme de canthare inédite dans une inhumation gallo-romaine à Soing-en Sologne (Loir-et-Cher) » [voir le poster]
Au cours d’un diagnostic archéologique réalisé en janvier 2013, une inhumation en pleine terre, isolée, a été fouillée sur la commune de Soing-en-Sologne.
Trois objets en verre, complets, étaient déposés dans la sépulture avec d’autres pots et vases en céramique. Il s’agit d’un canthare inspiré de la forme Isings 36, avec un bord à poulie, deux petites anses de type X de Morin-Jean et un pied à balustre rapporté. La coupe était accompagnée d’un balsamaire en verre incolore très fin (type Isings 8) et d’une fiole (type Isings 16). La forme de la coupe est inédite pour la région Centre. Le contexte de cette découverte n’est pas anodin puisqu’une vaste nécropole est connue depuis le XIXe siècle sur la commune. Fouillée entre 1933-1934, puis 1966-1967, la nécropole a livré un certain nombre d’objets en verre qui n’ont jamais fait l’objet d’une étude globale, contrairement à la céramique. Ce poster sera donc l’occasion de faire le point sur ce mobilier en verre issu des fouilles anciennes et récentes.

LACROIX Aurore, « Le verre architectural sur le forum de Vieux (Calvados) » [voir le poster]
Depuis 2007, les fouilles programmées réalisées sur le forum de Vieux (Calvados), situé en rebord de plateau, ont révélé de nombreuses structures rattachées aux bâtiments publics, administratifs et judiciaires. L’abandon des édifices publics dans la seconde moitié du IIIe siècle ap. J.-C. est suivi d’une phase de réoccupation, notamment par une activité de boucherie et par d’autres activités parfois difficiles à caractériser. Le mobilier en verre issu de ces fouilles est relativement abondant et il comporte plusieurs éléments de verre architectural, pour l’essentiel du verre à vitre. Toutefois, il est difficile de percevoir les types de fenêtres utilisés, la taille des vitres et l’insertion du vitrage dans l’architecture, tant les éléments conservés sont fragmentés. En revanche, la répartition spatiale du verre à vitre, qui respecte le phasage du site et les différents contextes (comblement, remblai mais surtout occupation et destruction), apporte des éléments de réflexion intéressants. Elle permet, en particulier, de s’interroger sur les types de bâtiments qui présentaient des ouvertures vitrées et leur période d’implantation.

LIEGARD Sophie, « Découverte d’une verrerie médiévale dans un puits à Souvigny (Allier) » [voir le poster]
Depuis 2009, les travaux de réaménagement du centre bourg de Souvigny (Allier), suscitent la réalisation de campagnes de fouilles préventives autour du château des Bourbons et de l’ensemble prieural médiéval qui dépendait de l’abbaye de Cluny. En 2012, la fouille d’un puits d’époque romane, situé dans le cimetière de l’église prieurale, a entraîné la découverte d’une verrerie archéologiquement complète. Après tamisage de la totalité des sédiments comblant la partie inférieure du puits, les fragments recueillis ont été confiés au laboratoire du CREAM de Vienne pour consolidation et recollage. Bernard Gratuze (CNRS) en a réalisé l’analyse. Il s’agit d’un récipient de type gobelet/fiole, façonné dans un verre probablement potassique (très altéré), décoré de filets de verre sodique de couleur bordeaux (bien conservés) entourant le col en spirale et englobant la panse en formant deux sinusoïdes. Le récipient devrait à terme être exposé au musée de Souvigny.

SANCHEZ DE PRADO Maria Dolores, « L’atelier de verrier antique de Valentia : Les indices de sa production » [voir le poster]
L’officine de verrier, découverte en 1986, est installée dans un antique bâtiment commercial. La base du four, seule conservée, permet difficilement de restituer la structure, qui offre une forme plus au moins circulaire et conservée sur 0,90 m de hauteur. Sa surface intérieure porte des traces de vitrification, mais ce sont les nombreux rebuts de verre retrouvés qui évoquent un artisanat de verrier : verre brut, mors cylindriques et évasés provenant de cannes à souffler, tubes portant une empreinte d’outil, etc. Il faut mettre l’attention sur les mors évasés, dus à la fabrication de récipients ouverts dont les rebords sont laissés bruts. Dans l’atelier, un vase en verre dont la partie haute, destinée à devenir mors, n’avait pas été encore découpée permet de connaître sa production : des gobelets soufflés à la volée, une production très banale fabriquée dans cette officine datée entre la fin du IIIe et le IVe siècle.

SIMON Laure, « Le verre du site antique du Parking Creac’h à Vannes (Morbihan) » [poster non communiqué]
Le site concerne un quartier de la ville antique de Vannes, qui s’articule autour d’un tronçon d’une des voies principales de l’agglomération. En bordure de la voie s’implantent des bâtiments à usage d’habitat, remplacés dans un second temps par des halles ou entrepôts à vocation économique.
La verrerie recueillie constitue un petit lot de 86 tessons, exclusivement des fragments de récipients. Ils composent un ensemble commun, caractéristique des productions du Haut-Empire, avec de rares pièces particulières. On attirera notamment l’attention sur le comblement d’un puits du début du IIe s., bien documenté par le mobilier associé et qui compose plus du tiers du lot.

UBOLDI Marina, « Production et importations de verreries dans l’Italie du Nord entre Ie IIIe et le IVe siècle ap. J.-C. » [poster non communiqué]
Le recensement des verres provenant de maints anciens et nouveaux fouilles dans la ville de Milan (Italie) a permis de donner un aperçu sur le thème des productions et des importations du verre dans l’Italie du Nord. On mettra l’accent sur les formes et sur les objets decorés des IIe-IIIe siècles et du IVe siècle, parmi lesquels nous pouvons identifier de produits d’importation, qui témoignent un réseau de relations d’un côté avec la Rhénanie et les ateliers de Cologne et de l’autre avec l’Italie centrale et la ville de Rome.

RAUX Stéphanie, « Les vases en verre de l’ensemble funéraire « rue Kléber » à Béziers (Hérault) » [voir le poster]
La nécropole, datée du haut Empire, regroupe 26 incinérations et 10 inhumations. Seize des premières ont livré des offrandes de vases en verre, soit 74 individus qui répondent à différents modes de dépôt : primaire sur le bûcher et secondaire lors du comblement de la tombe, mais aussi dépôt intermédiaire lors du transfert des cendres du défunt dans la fosse sépulcrale. Parmi les formes représentées, les balsamaires sont très largement majoritaires, offrant un panel de formes et de couleurs. Une bouteille, une urne et un
rhyton sont également illustrés. Seules deux tombes à inhumations sont concernées par un dépôt de vases en verre, livrant pour l’une un unguentarium dont le fond porte une marque régionale, et pour l’autre trois individus, une urne, un gobelet et un pot à panse quadrangulaire.
L’étude de ce mobilier permet de cerner la durée de fréquentation de l’espace funéraire et son évolution et de replacer ce petit ensemble funéraire dans un contexte régional.

MANNIEZ Yves, « Deux strigiles miniatures en verre de Nîmes (Gard) » [voir le poster]
En 2003, lors de la fouille de sauvetage dirigée à Nîmes (Gard) par Valérie Bel (Inrap), un ensemble funéraire du Haut-Empire comprenant 43 sépultures a été mis au jour à proximité d’un axe secondaire reliant la voie domitienne au sud de la ville antique. Une des incinérations, datée de la fin du Ier s. ap. J.-C., se distinguait des autres par l’originalité de son dépôt secondaire. En effet, au contact du tronc de colonne en pierre creusée pour recevoir l’ossuaire, se trouvait un ensemble comprenant des vases en céramique et en verre, des coquillages et de deux lots de petits objets en os, bronze, cristal de roche et verre dont un interprété comme la possible trousse d’un guérisseur (Manniez 2005, 34).
Parmi les éléments en verre se trouvaient deux petits strigiles en verre bleu (L. : 84 et 85,5 mm) qui constituent une découverte exceptionnelle.
Ce poster sera le support d’une présentation de ces deux objets et d’une ré-interprétation de la fonction de ce type d’instrument proposée dans mon étude de 2005. Il sera aussi l’occasion de dresser un inventaire des rares strigiles en verre mis au jour dans l’ensemble du monde romain.

COMMANDRÉ Isabelle et alii, « Les ateliers verriers médiévaux et modernes de l’Aude : état de la documentation (XIVe-XVIIIe siècles) » [voir le poster]
Le Bas-Languedoc est désormais connu, par le biais de diverses recherches, comme l’une des régions du Royaume où l’artisanat verrier s’implante précocement et connait un important développement durant les périodes médiévales et modernes. Pourtant, le territoire audois montre encore un réel déficit de connaissances malgré de récentes enquêtes de terrain. Ce premier état de la documentation vise donc, sur la base des apports historiques et archéologiques, à recenser les officines médiévales et modernes. Un peu plus d’une vingtaine d’établissements ont pu être identifiés et attestent ensemble d’une occupation plus ou moins continue qui s’étend vraisemblablement du XIVe siècle jusqu’au milieu du XVIIIe siècle. Quelques particularismes ont pu être mis en évidence ; la carte de répartition des sites montre en effet un schéma général de déplacement, depuis le littoral narbonnais jusqu’aux zones montagneuses des Corbières, qui semble se manifester sur le temps long. Mais ces éclairages demeurent ponctuels et n’en soulignent que mieux l’importance des recherches qu’il reste encore à mener dans ce secteur du Languedoc.

VASCHALDE Christophe, « Le combustible d’un four de recuit d’époque moderne : Analyse anthracologique des charbons de la verrerie de Cadarache » [poster non communiqué]
L’atelier verrier de Cadarache a fonctionné entre 1666 et 1676 environ. À l’occasion de la construction du projet ITER, il a fait l’objet d’un diagnostic puis d’une fouille préventive (Bonnamour et al. 2011), accompagnée d’une étude d’archives. L’intervention sur le terrain a mis au jour les vestiges d’un four de recuit, à côté duquel une couche de rejet de charbons et de cendres à été découverte. L’analyse anthracologique a révélé l’utilisation massive de bois issus d’une chênaie mixte, dont la maturité est révélée par la présence de l’if (Taxus baccata). L’approche à la fois historique et anthracologique montre que la disponibilité d’une grande masse de combustible joue pour beaucoup dans le choix du lieu d’implantation de l’atelier, mais que les artisans sont soumis à des modalités de gestion qui leurs sont imposées par la puissance seigneuriale, propriétaire du fonds.